Le jury du prix de la citoyenneté, présidé par le cinéaste Roland Joffé, a été emporté par le film "Leila et ses frères" de Saeed Roustaee, jeune réalisateur iranien de 32 ans à qui l'on doit déjà "La Loi de Téhéran".

​

Ce film fleuve a fait l'unanimité, tant pour la richesse et la maîtrise de son scénario que pour la qualité et l'intelligence de son interprétation. Des comédiens époustouflants et captivants.

 

Dans cette famille, il n'y a pas de seconds rôles. Et la force de ce film choral, d'une intensité dramatique virtuose, doit beaucoup à ses personnages. Leila et ses frères, Leila et ses parents, ce sont des citoyens de la famille. Et le portrait de cette petite société que représente la famille de Leila en dit tant de la société iranienne, dessinant en creux ses dérives et ses échecs, ses espoirs et ses cruelles désillusions.

 

Ce long métrage hors du commun, aux multiples rebondissements, pointe les difficultés économiques, la misère, les inégalités, la corruption, le poids des traditions, la place de la femme, cette femme en qui réside tant d'espérances...

 

À l'heure où le régime iranien emprisonne ses cinéastes et ses auteurs, formons le vœu que Saeed Roustaee  continue à filmer en liberté, à raconter et questionner la société en réalisant encore de nombreux films d'une si grande portée universelle.